samedi 25 avril 2015

Ce devait être le fleuron de l’industrie française

Nike Tn Ce devait être le fleuron de l'industrie française. La cerise sur le gâteau atomique. Imaginé, conçu et développé par Areva NP, l'EPR (Evolutionary power reactor – réacteur pressurisé européen), réacteur de troisième génération, n'en finit pas de défrayer la chronique. Le projet EPR était pourtant séduisant. « Ce modèle est le plus puissant au monde avec plus de 1 600 mégawatts de production électrique nette », proclame Areva sur ses plaquettes et sur le Net. Autre argument de taille, l'EPR se revendique « référence en matière de sûreté ».

Le coût a triplé en huit ans

Le premier projet en France naît à Flamanville. Cette petite commune de la Manche héberge une centrale depuis 1986. Et, il y a dix ans, EDF, qui exploite le site, a décidé d'augmenter sa capacité au moyen de l'EPR. Les travaux ont débuté en 2007, pour une livraison en 2012. Coût de l'opération ? 3,3 milliards d'euros. Mais trois ans après l'échéance, le ballet des grues continue. La mise en service n'interviendra pas avant 2018, et le coût estimé a quasiment triplé, franchissant la barre des 8,5 milliards d'euros.

À cela s'ajoutent les nombreux avatars techniques. Tn Nike Dernier en date : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a révélé, le 7 avril, une anomalie dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de cuve du réacteur. Le président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, la qualifie de « très sérieuse ». Le 21 avril, Areva a annoncé avoir commandé « une revue externe » des processus de fabrication chez Creusot Forge (le fabricant de la cuve, en Saône-et-Loire). Un expert indépendant sera chargé, dès le 4 mai et pendant deux mois, d'identifier les causes du défaut observé.

Serait-ce l'obstacle de trop qui reporterait le projet aux calendes grecques ? Du côté de l'ASN en tout cas, on ne tergiverse pas sur la sûreté : « In fine , précise Pierre-Franck Chevet, il faudra qu'on ait une conviction forte, une quasi-certitude. » La ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, n'a pas changé son fusil d'épaule. « L'EPR n'est pas condamné », a-t-elle martelé dimanche dernier sur France 5.

Vers un nucléaire sans déchet ?

Nike Tn Pas Cher EPR ou pas, la recherche ne s'arrête pas là. Les scientifiques sont en train de concevoir les réacteurs de quatrième génération (dont le déploiement est prévu à l'horizon 2040-2050). Et réfléchissent même à la suite. Par exemple, le CEA, Commissariat à l'énergie atomique, participe au projet international Iter (réunissant 34 pays depuis 1985), sur la fusion thermonucléaire. Cette technologie consiste en la fusion de deux noyaux atomiques : « Maîtriser cette réaction permettrait d'envisager une nouvelle filière énergétique », précise le CEA. Plusieurs avantages, selon les chercheurs : peu de déchets radioactifs, pas d'émission de CO 2 , un combustible présent dans les océans ou facile à fabriquer et une sûreté optimale. Un réacteur expérimental est actuellement en construction à Cadarache, en Provence : « Il devrait être opérationnel en 2020. » Son exploitation devrait s'étendre sur vingt ans. Il donnerait déjà un coup de vieux à l'EPR.


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