samedi 6 juin 2015

Cette bataille s’ajoute à une autre qui passionne, sinon hystérise

Cette bataille s'ajoute à une autre qui passionne, sinon hystérise, une partie des Franais depuis quelques semaines : l'imbroglio sur l'avenir du latin et du grec. Les latinistes craignent la mort de leur discipline. Ils ont tempêté à coups de tribunes dans la presse, de pétitions en ligne : 35 000signatures pour deux d'entre elles. L'UMP a sauté à pieds joints dans la bataille sur l'air du nivellement par le bas, trouvant un écho jusqu'à l'Assemblée nationale. chaussure nike tn requin taille 39 Errare humanum est, perseverare diabolicum, a lancé la députée UMP Virginie Duby-Muller par un mercredi de printemps. La rue de Grenelle a laché dulest, maisles latinistes continuent decrier à l'entourloupe. Qui fait du latin et du grec 19%des élèves de cinquième font du latin, contre 25% en1996. Plus on augmente en age et en niveau d'étude, plus les effectifs baissent : 15% continuent en troisième, à raison de troisheures par semaine. Mais seuls 5% poursuivent une fois qu'ils sont au lycée. Le grec ancien, enseigné à partir de la troisième, ne concerne que peu d'élèves : 1,5% des troisièmes et un 1% des lycéens. Tout cumulé, 500 000élèves apprennent une langue ancienne dans le secondaire aujourd'hui. Mais cela pourrait être bien plus, assène avec fougue Franois Martin, vice-président de la Cnarela (Coordination nationale des Air Jordan associations des enseignants de langues anciennes). Prof depuis treizeans, il maintient que, trop souvent, les rectorats tranent des pieds pour ouvrir des classes alors que la demande, elle, est là. J'en ai fait l'expérience, comme tant d'autres. Dans mon collège du93, 40élèves étaient inscrits et une seule classe de25 a été ouverte ! Lelatin et le grec étant des options, lesrectorats ne sont pas tenus d'ouvrir systématiquement des classes dans tous les établissements. Certains collèges ne proposent plus de latin et degrec depuis un bail. Combien Leministère indique ne pas avoir cette donnée, ni le nombre d'enseignants latinistes et hellénistes parmi les 31 000professeurs de lettres en collège. L'année dernière, Franois Baluteau, professeur d'université en sciences de l'éducation à Lyon, a mené l'enquête sur 500collèges, piochés Acheter Nike Tn Requin pas cher un peu partout : en zone urbaine comme rurale, dans les quartiers chics des grandes villes comme en périphérie. Son travail portait sur tous les enseignements optionnels, et donc sur le latin et le grec. Premier constat qui l'a surpris : environ 10% des collèges de son échantillon neproposent pas de cours de latin ni de grec du tout. Je ne m'attendais pas à autant, dit-il. Le procès en élitisme est-il fondé Dans l'étude de Franois Baluteau, un autre élément saute aux yeux : plus le collège rassemble des élèves issus de milieux favorisés, plus il aura des classes de latin et de grec. C'est statistiquement implacable. Dans les beaux quartiers, les classes de latin et de grec sont plus nombreuses. Les effectifs suivent la même logique. Les données viennent cette fois du ministère : 1élève sur 5venant d'une famille très favorisée faitdu latin, c'est 1sur 12quand le collégien grandit dans un milieu défavorisé. Oui, il y a de l'élitisme, mais il faut se demander pourquoi, répond, amer, Franois Martin. C'est le ministère qui lecrée en organisant un manque d'accès aux options. Il fustige la pratique deschefs d'établissement, faisant le trientre les élèves. Pour lui, tous gagneraient à faire plus de latin et de grec si la chance leur en était donnée. Comme Augustin d'Humières à Meaux, en Seine-et-Marne, prof latiniste engagé (lire page4), il parle des bienfaits des langues anciennes pour tous. Le grec, par exemple : tous les élèves se retrouvent sur un même pied d'égalité en apprenant à écrire, déchiffrer. Cela redonne un allant à certains élèves en difficulté. Demain, avec cette réforme, qui fera du latin Najat Vallaud-Belkacem assure que 100% des élèves seront amenés à en faire, puisque l'enseignement des langues anciennes sera non plus une option choisie par les élèves mais l'un des enseignements pratiques interdisciplinaires(EPI) - donc obligatoire. Cesplages de troisheures par semaine que devront s'approprier les profs à leurguise, à tour de rle, TN Pas Cher pour faire classe autrement et à plusieurs. Par exemple, un professeur d'histoire-géographie fera un cours sur la démocratie athénienne avec son acolyte prof de lettres et helléniste. L'idée est de décloisonner les disciplines, d'encourager l'inventivité pédagogique et de captiver les élèves - voilà le programme (sur le papier). L'enseignement des langues anciennes trouvera sa place dans l'enseignement pratique interdisciplinaire intitulé langues et cultures de l'antiquité, rabache le ministère. Mais vous ne voyez pas le problème s'énerve Franois Martin. Les heures dégagées pour lesEPI s'imputent sur les heures des matières. Le latin n'existe plus dans la grille horaire. Il va falloir aller quémander les collègues pour qu'ils nous donnent un peu de leurs heures pour enseigner le latin ! C'est lamort assurée. Pour calmer la fronde, nike tn pas cher.org le ministère del'Education a proposé que les établissements qui le souhaitent puissent rajouter le latin et le grec comme enseignement de complément. Colère de Franois Martin : C'est un tour de passe-passe, encore ! Les chefs d'établissement auront le choix entre proposer les langues anciennes ou faire des dédoublements de classe, en maths par exemple.


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